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Secondo Pia Linceul Turin

C’est à l’italien amateur de photographie, Secondo Pia, que nous devons les premiers clichés photographiques du Linceul de Notre-Seigneur, en 1898, grâce à un extraordinaire tour de force technique, pour lequel il mérite admiration et gratitude. D’ailleurs, une plaque apposée cent ans plus tard, sur sa maison natale, à Asti (Piémont), en témoigne, qui dit ceci (en italien…) : «  Dans cette maison, le 25 mai 1898, l’Avocat Secondo Pia développa la première photographie du Saint Linceul. Ici accoururent, attirés par la surprenante révélation du négatif photographique, autorités et savants désireux de rendre hommage à la grande compétence de ce photographe infatigable et désintéressé du Piémont et du Saint Linceul ». Souvenir apposé, le 25 mai 1998, par la Confraternité du Saint Suaire de Turin.

 

Secondo Pia Photographe

Secondo Pia

Né le 9 septembre 1855 à Asti, de famille noble et aisée, il prit la profession d’avocat. Administrateur public, membre de diverses sociétés, il eut une vie dense. Mais soulignons d’emblée certains traits de sa personnalité, attestés par ceux qui l’ont connu et surtout par l’épreuve des faits : la probité et la droiture, la modestie et la générosité. Ces qualités morales permettent de penser que les abominables courants intellectuels et spirituels qui travaillaient souterrainement la haute société italienne à cette époque (ici, l’on peut lire entre les lignes…) ne l’aient pas tenu sous leur emprise. C’était un homme sympathique. On peut supposer aussi que Notre-Seigneur n’aurait pas choisi de révéler les traits de son visage à n’importe qui, et encore moins à un adversaire retors (on peut encore lire entre les lignes…). Dans cette logique, l’on peut supposer encore que la passion de photographier ait pu représenter, pour cet homme, une salutaire échappatoire.

Un oncle maternel, lui-même passionné de photographie, avait offert au jeune Secondo, le jour de sa majorité, un appareil photographique. Ce fut le début de cette passion qui le conduisit, par la suite, au lieu de passer son temps en mondanités ou en réunions politiques oiseuses, à parcourir, dans une charrette tirée par des bœufs, chargée d’un matériel volumineux, les routes et sentiers les plus reculés de son beau Piémont natal.

Cet amateur photographiait tout. Ses « campagnes photographiques » ont donné un recensement d’une incomparable valeur pour l’histoire urbaine et architecturale du Piémont. Il les préparait grâce à un véritable réseau d’informateurs qu’il s’était constitué, sur les lieux intéressants à ne pas manquer. En témoigne son abondante correspondance avec quantité de notables, de curés, de maires de toute la région. Dans sa charrette, il y avait un véritable laboratoire lui permettant d’effectuer sur le champ le développement requis par les plaques de verres au collodion humide. Edifices, églises, fresques, meubles, portails, serrures : tout un patrimoine culturel se trouva minutieusement fixé et répertorié. Chaque objet avait sa fiche détaillée comportant des informations techniques, historiques et artistiques. L’on possède de lui 6 000 négatifs en noir et blanc, 2 500 diapositives en noir et blanc, 300 diapositives en couleurs faites sur papier Autochrome Lumière. Ce trésor se trouve aujourd’hui gardé aux Archives Historiques Communales d’Asti, au Musée National du Cinéma de Turin, à la Bibliothèque Royale de Turin et au Séminaire Episcopal d’Asti.

Secondo Pia Campagnes photographiques

Turin – Place du Dôme en 1898

En 1898, pour le 400ème anniversaire de la cathédrale de Turin et le 50ème anniversaire du Statut Albertin de 1848 (« Loi fondamentale perpétuelle et irrévocable de la Monarchie italienne », base constitutionnelle de l’Italie jusqu’en 1946), une ostension du Saint Linceul fut organisée à Turin dans la Cathédrale. Secondo Pia, dont la réputation d’honorabilité et de compétence technique n’était plus à faire, fut sollicité pour le photographier. Il dut tout de même, s’engager à n’en tirer aucun avantage commercial, ce qu’il fit bien sûr, et au-delà, même, puisqu’il prit à sa charge personnelle les frais de l’opération.

Secondo Pia Cathedrale Turin

Le Linceul exposé au-dessus du maître-autel

Le 25 mai 1898, après la cérémonie d’ouverture et durant l’interruption de midi, Secondo Pia installa son matériel dans la Cathédrale. Il était accompagné de deux autres personnes, le Père Sanno Salaro, et le responsable de la sécurité de la Cathédrale, le Lieutenant Felice Fino. L’opération était pleine de difficultés. Il n’y avait pas l’électricité dans la Cathédrale, et l’intérieur était très sombre. Il fallait s’aider d’un générateur pour alimenter deux projecteurs électriques à incandescence, nouveauté absolue à l’époque. Mais comment réagiraient les émulsions à cette lumière artificielle ? C’était une inconnue. Et comment éliminer les reflets, régler les contrastes ? Secondo Pia eut l’idée d’interposer deux écrans de verre opaque pour que la lumière se diffusât de façon plus uniforme et plus douce. Mais après quelques clichés, les écrans se rompirent par la chaleur, et il fallut arrêter le travail.

Secondo Pia Appareil photo

L’appareil des prises de vue de 1898

Le soir du 28 mai, à 21 heures 30, Secondo Pia se rendit à nouveau à la cathédrale pour une seconde session de photographie. Il modifia l’éclairage et la durée de l’exposition. Vers minuit, les trois hommes s’en allèrent. Le développement des plaques fit comprendre tout de suite l’importance de l’opération. Il s’avéra qu’un visage humain, en positif, s’était formé sur la plaque de verre. Le Linceul n’était autre qu’un gigantesque négatif photographique !

Secondo Pia Visage du Christ

Un témoin raconte : « Pia se tenait sur le seuil de la chambre noire. Il tenait dans ses mains la grande plaque encore dégoulinante de fixatif. Mon oncle le voyant, fut frappé par l’expression de son visage. Il baissa les yeux sur la plaque et il vit. Ils étaient l’un en face de l’autre, sans parvenir à détacher leur regard de cette image négative merveilleuse, qui, d’après leur expérience, devait apparaître en négatif, et qui, au contraire… Ce fut Pia en premier qui rompit le silence : « Regarde, Carlino, si ceci n’est pas un miracle !.. » ».

Secondo Pia Photo Linceul

Secondo Pia âgé

Par la suite, Pia ne se vanta jamais de sa découverte. Il se déclarait le simple instrument d’une révélation qui serait apparue tôt ou tard. Il y eut des détracteurs et certains crièrent à la supercherie. L’étude scientifique du Saint Linceul ne faisait que commencer, accompagnée d’un esprit de négation systématique, que nous savons toujours vivace aujourd’hui. Mais réjouissons-nous : la contestation est un excellent terreau pour la défense de la vérité.
Secondo Pia s’éteignit à Turin, en 1941.

Une petite video touchante, en espagnol, illustre ce qu’a pu être l’ambiance des prises de vue dans la cathédrale. Bien sûr, ce n’est qu’une reconstitution cinématographique…on la trouve ici :
https://www.youtube.com/watch?v=LUB-FjA06l4

mjt

Sources

NADIR MAGAZINE, article de Michele Vacchiano, janvier 2005.
Encyclopédie Wikipedia.

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