« Je suis la Voie, la Vérité, la Vie »

Le Samedi 19 septembre 1846, à La Salette, dans le Dauphiné, LA SAINTE VIERGE SE MONTRE EN LARMES !!! Les péchés des prêtres, par leurs infidélités et leur mauvaise vie « CRUCIFIENT A NOUVEAU SON FILS  !!! », mais aussi le relâchement de tous.  Ce n’est pas là figure de réthorique de la part de la Sainte Vierge. De nos jours encore, les tourments de la Croix, les Douleurs de Marie ne sont réellement pas finis !

Lors de cette apparition, la Sainte Vierge confie à deux jeunes bergers, Mélanie et Maximin, la mission de faire connaître à «  tout son peuple » un lourd message constitué de reproches, d’avertissements et d’annonce d’événements dont les plus terribles sont, aujourd’hui, encore à venir.

Mais surtout Marie appelle à prier et faire pénitence. Et nous devons donc bien nous imprégner de ce message, puisqu’il concerne chacun de nous, ne serait-ce que pour consoler Jésus et Marie, et nous tenir au pied de la Croix, et pas ailleurs, puisque nous sommes de leurs amis. C’est là le coeur du message, le cœur de l’appel de la Sainte Vierge.

Ci-dessous, le message confié à Mélanie (tenu secret pendant quelques années à la demande de la Sainte Vierge), suivi de l’histoire détaillée de l’apparition donnée, en 2012, par le site « La Question ».

 

MESSAGE

donné par la très Sainte Vierge

sur la montagne de LA SALETTE le 19 septembre 1846

Imprimatur et nihil obstat de Mgr Zola, évêque de Lecce, 15 novembre 1879.

« …Maximin recevait alors son secret. Puis, s’adressant à moi, la Très Sainte Vierge me parla et me donna un secret en français. Ce SECRET, le voici tout entier, et tel qu’elle me l’a donné : « Mélanie, ce que je vais vous dire maintenant ne sera pas toujours secret, vous pourrez le publier en 1858. »

« Les prêtres, ministres de mon Fils, les prêtres, par leur mauvaise vie, par leur irrévérence et leur impiété à célébrer les saints mystères, par l’amour de l’argent, l’amour de l’honneur et des plaisirs, les prêtres sont devenus des cloaques d’impureté. Oui, les prêtres demandent vengeance, et la vengeance est suspendue sur leurs têtes. Malheur aux prêtres, et aux personnes consacrées à Dieu, lesquelles, par leurs infidélités et leur mauvaise vie, crucifient de nouveau mon Fils ! Les péchés des personnes consacrées à Dieu crient vers le Ciel et appellent la vengeance, et voilà que la vengeance est à leurs portes, car il ne se trouve plus personne pour implorer miséricorde et pardon pour le peuple ; il n’y a plus d’âmes généreuses, il n’y a plus personne digne d’offrir la Victime sans tache à l’Éternel en faveur du monde.

« Dieu va frapper d’une manière sans exemple. Malheur aux habitants de la terre ! Dieu va épuiser Sa colère, et personne ne pourra se soustraire à tant de maux réunis.

« Les chefs, les conducteurs du peuple de Dieu ont négligé la prière et la pénitence, et le démon a obscurci leurs intelligences ; ils sont devenus ces étoiles errantes que le vieux diable traînera avec sa queue pour les faire périr.

« Dieu permettra au vieux serpent de mettre des divisions parmi les régnants, dans toutes les sociétés et dans toutes les familles ; on souffrira des peines physiques et morales ; Dieu abandonnera les hommes à eux-mêmes, et enverra des châtiments qui se succéderont pendant plus de trente-cinq ans.

« La société est à la veille des fléaux les plus terribles et des plus grands événements ; on doit s’attendre à être gouverné par une verge de fer et à boire le calice de la colère de Dieu.

« Que le Vicaire de mon Fils, le Souverain Pontife Pie IX, ne sorte plus de Rome après l’année 1859 ; mais qu’il soit ferme et généreux, qu’il combatte avec les armes de la Foi et de l’amour ; je serai avec lui. Qu’il se méfie de Napoléon : son coeur est double, et quand il voudra être à la fois Pape et empereur, bientôt Dieu se retirera de lui ; il est cet aigle qui, voulant toujours s’élever, tombera sur l’épée dont il voulait se servir pour obliger les peuples à se faire élever.

« L’Italie sera punie de son ambition en voulant secouer le joug du Seigneur des Seigneurs ; aussi elle sera livrée à la guerre ; le sang coulera de tous côtés. Les Églises seront fermées ou profanées ; les prêtres, les religieux seront chassés ; on les fera mourir, et mourir d’une mort cruelle.

« Plusieurs abandonneront la Foi, et le nombre des prêtres et des religieux qui se sépareront de la vraie religion sera grand ; parmi ces personnes il se trouvera même des Évêques. Que le Pape se tienne en garde contre les faiseurs de miracles, car le temps est venu que les prodiges les plus étonnants auront lieu sur la terre et dans les airs.

« En l’année 1864, Lucifer avec un grand nombre de démons seront détachés de l’enfer : ils aboliront la Foi peu à peu et même dans les personnes consacrées à Dieu ; ils les aveugleront d’une telle manière, qu’à moins d’une grâce particulière, ces personnes prendront l’esprit de ces mauvais anges ; plusieurs maisons religieuses perdront entièrement la Foi et perdront beaucoup d’âmes.

« Les mauvais livres abonderont sur la terre, et les esprits de ténèbres répandront partout un relâchement universel pour tout ce qui regarde le service de Dieu ; ils auront un très grand pouvoir sur la nature ; il y aura des églises pour ces esprits. Des personnes seront transportées d’un lieu à un autre par ces esprits mauvais, et même des prêtres, parce qu’ils ne se seront pas conduits par le bon esprit de l’Évangile, qui est un esprit d’humilité, de charité et de zèle pour la gloire de Dieu. On fera ressusciter des morts et des justes. Il y aura en tous lieux des prodiges parce que la vraie Foi s’est éteinte et que la fausse lumière éclaire le monde. Malheur aux Princes de l’Eglise qui ne seront occupés qu’à entasser richesses sur richesses, qu’à sauvegarder leur autorité et à dominer avec orgueil !

« Le Vicaire de mon Fils aura beaucoup à souffrir, parce que pour un temps l’Eglise sera livrée à de grandes persécutions : ce sera le temps des ténèbres ; l’Eglise aura une crise affreuse. La sainte Foi de Dieu étant oubliée, chaque individu voudra se guider par lui-même et être supérieur à ses semblables. On abolira les pouvoirs civils et ecclésiastiques, tout ordre et toute justice seront foulés aux pieds ; on ne verra qu’homicide, haine, jalousie, mensonge et discorde, sans amour pour la patrie ni pour la famille.

« Le Saint-Père souffrira beaucoup. Je serai avec lui jusqu’à la fin pour recevoir son sacrifice. Les méchants attenteront plusieurs fois à sa vie sans pouvoir nuire à ses jours ; mais ni lui ni son successeur ne verront le triomphe de l’Eglise de Dieu. Les gouvernants civils auront tous un même dessein, qui sera d’abolir et de faire disparaître tout principe religieux, pour faire place au matérialisme, à l’athéisme, au spiritisme et à toutes sortes de vices.

« Dans l’année 1865, on verra l’abomination dans les lieux saints ; dans les couvents, les fleurs de l’Eglise seront putréfiées et le démon se rendra comme le roi des coeurs. Que ceux qui sont à la tête des communautés se tiennent en garde pour les personnes qu’ils doivent recevoir, parce que le démon usera de toute sa malice pour introduire dans les ordres religieux des personnes adonnées au péché, car les désordres et l’amour des plaisirs charnels seront répandus par toute la terre.

« La France, l’Italie, l’Espagne et l’Angleterre seront en guerre ; le sang coulera dans les rues ; le Français se battra avec le Français, l’Italien avec l’Italien ; ensuite il y aura une guerre générale qui sera épouvantable. Pour un temps, Dieu ne se souviendra plus de la France ni de l’Italie, parce que l’Évangile de Jésus-Christ n’est plus connu. Les méchants déploieront toute leur malice ; on se tuera, on se massacrera mutuellement jusque dans les maisons.

« Au premier coup de son épée foudroyante, les montagnes et la nature entière trembleront d’épouvante, parce que les désordres et les crimes des hommes perceront la voûte des cieux. Paris sera brûlé et Marseille englouti ; plusieurs grandes villes seront ébranlées et englouties par des tremblements de terre ; on croira que tout est perdu ; on ne verra qu’homicides, on n’entendra que bruits d’armes et que blasphèmes. « Les justes souffriront beaucoup, leurs prières, leur pénitence et leurs larmes monteront jusqu’au Ciel, et tout le peuple de Dieu demandera pardon et miséricorde, et demandera mon aide et mon intercession.

« Alors Jésus-Christ, par un acte de Sa justice et de Sa grande miséricorde pour les justes, commandera à Ses anges que tous Ses ennemis soient mis à mort. Tout à coup les persécuteurs de l’Eglise de Jésus-Christ et tous les hommes adonnés au péché périront, et la terre deviendra comme un désert. Alors se fera la paix, la réconciliation de Dieu avec les hommes ; Jésus-Christ sera servi, adoré et glorifié ; la charité fleurira partout. Les nouveaux rois seront le bras droit de la Sainte Eglise, qui sera forte, humble, pieuse, pauvre, zélée et imitatrice des vertus de Jésus- Christ. L’Évangile sera prêché partout et les hommes feront de grands progrès dans la Foi, parce qu’il y aura uni-té parmi les ouvriers de Jésus-Christ et que les hommes vivront dans la crainte de Dieu.

« Cette paix parmi les hommes ne sera pas longue : vingt-cinq ans d’abondantes récoltes leur feront oublier que les péchés des hommes sont cause de toutes les peines qui arrivent sur la terre.

« Un avant-coureur de l’antéchrist, avec ses troupes de plusieurs nations, combattra contre le vrai Christ, le seul Sauveur du monde ; il répandra beaucoup de sang et voudra anéantir le culte de Dieu pour se faire regarder comme un Dieu. La terre sera frappée de toutes sortes de plaies (outre la peste et la famine, qui seront générales). Il y aura des guerres jusqu’à la dernière guerre, qui sera alors faite par les dix rois de l’antéchrist, lesquels rois auront tous un même dessein et seront les seuls qui gouverneront le monde.

« Avant que ceci arrive, il y aura une espèce de fausse paix dans le monde ; on ne pensera qu’à se divertir ; les méchants se livreront à toutes sortes de péchés. Mais les enfants de la Sainte Eglise, les enfants de la Foi, mes vrais imitateurs, croîtront dans l’amour de Dieu et dans les vertus qui me sont les plus chères. Heureuses les âmes humbles conduites par l’Esprit-Saint ! Je combattrai avec elles jusqu’à ce qu’elles arrivent à la plénitude de l’âge.

« La nature demande vengeance pour les hommes, et elle frémit d’épouvante dans l’atteinte de ce qui doit arriver à la terre souillée de crimes. Tremblez, terre, et vous qui faites profession de servir Jésus-Christ et qui au-dedans vous adorez vous-mêmes, tremblez ; car Dieu va vous livrer à Son ennemi, parce que les lieux saints sont dans la corruption ; beaucoup de couvents ne sont plus les maisons de Dieu, mais les pâturages d’Asmodée et des siens.

« Ce sera pendant ce temps que naîtra l’Antéchrist, d’une religieuse hébraïque, d’une fausse vierge qui aura communication avec le vieux serpent, le maître de l’impureté ; son père sera Ev. ; en naissant, il vomira des blasphèmes, il aura des dents ; en un mot, ce sera le diable incarné ; il poussera des cris effrayants, il fera des prodiges, il ne se nourrira que d’impuretés. Il aura des frères qui, quoiqu’ils ne soient pas comme lui des démons incarnés, seront des enfants de mal ; à 12 ans, ils se feront remarquer par leurs vaillantes victoires qu’ils remporteront ; bientôt, ils seront chacun à la tête des armées, assistés par des légions de l’enfer.

« Les saisons seront changées, la terre ne produira que de mauvais fruits, les astres perdront leurs mouvements réguliers, la lune ne reflétera qu’une faible lumière rougeâtre ; l’eau et le feu donneront au globe de la terre des mouvements convulsifs et d’horribles tremblements de terre, qui feront engloutir des montagnes, des villes, etc.

« Rome perdra la Foi et deviendra le siège de l’antéchrist.

« Les démons de l’air avec l’antéchrist feront de grands prodiges sur la terre et dans les airs, et les hommes se pervertiront de plus en plus. Dieu aura soin de Ses fidèles serviteurs et des hommes de bonne volonté ; l’Évangile sera prêché partout, tous les peuples et toutes les nations auront connaissance de la vérité !

« J’adresse un pressant appel à la terre : j’appelle les vrais disciples du Dieu vivant et régnant dans les cieux ; j’appelle les vrais imitateurs du Christ fait homme, le seul et vrai Sauveur des hommes ; j’appelle mes enfants, mes vrais dévots, ceux qui se sont donnés à moi pour que je les conduise à mon divin Fils, ceux que je porte pour ainsi dire dans mes bras, ceux qui ont vécu de mon esprit ; enfin, j’appelle les Apôtres des derniers temps, les fidèles disciples de Jésus-Christ qui ont vécu dans un mépris du monde et d’eux-mêmes, dans la pauvreté et dans l’humilité, dans le mépris et dans le silence, dans l’oraison et dans la mortification, dans la chasteté et dans l’union avec Dieu, dans la souffrance et inconnus du monde. Il est temps qu’ils sortent et viennent éclairer la terre. Allez, et montrez-vous comme mes enfants chéris ; je suis avec vous et en vous, pourvu que votre Foi soit la lumière qui vous éclaire dans ces jours de malheur. Que votre zèle vous rende comme des affamés pour la gloire et l’honneur de Jésus-Christ. Combattez, enfants de lumière, vous, petit nombre qui y voyez ; car voici le temps des temps, la fin des fins.

« L’Eglise sera éclipsée, le monde sera dans la consternation. Mais voilà Enoch et Elie remplis de l’Esprit de Dieu ; ils prêcheront avec la force de Dieu, et les hommes de bonne volonté croiront en Dieu, et beaucoup d’âmes seront consolées ; ils feront de grands progrès par la vertu du Saint-Esprit et condamneront les erreurs diaboliques de l’antéchrist.

« Malheur aux habitants de la terre ! Il y aura des guerres sanglantes et des famines ; des pestes et des maladies contagieuses ; il y aura des pluies d’une grêle effroyable d’animaux ; des tonnerres qui ébranleront des villes ; des tremblements de terre qui engloutiront des pays ; on entendra des voix dans les airs ; les hommes se battront la tête contre les murailles ; ils appelleront la mort, et, d’un autre côté la mort fera leur supplice ; le sang coulera de tous côtés.

« Qui pourra vaincre, si Dieu ne diminue le temps de l’épreuve ? Par le SANG, les LARMES et les PRIÈRES des justes, Dieu Se laissera fléchir ; Enoch et Elie seront mis à mort ; Rome païenne disparaîtra, le feu du Ciel tombera et consumera trois villes ; tout l’univers sera frappé de terreur, et beaucoup se laisseront séduire parce qu’ils n’ont pas adoré le vrai Christ vivant parmi eux.

« Il est temps ; le soleil s’obscurcit, la Foi seule vivra. Voici le temps ; l’abîme s’ouvre. Voici le roi des rois des ténèbres. Voici la bête avec ses sujets, se disant le sauveur du monde. Il s’élèvera avec orgueil dans les airs pour aller jusqu’au Ciel ; il sera étouffé par le souffle de saint Michel Archange. Il tombera, et la terre qui, depuis trois jours sera en de continuelles évolutions ouvrira son sein plein de feu ; il sera plongé pour jamais avec tous les siens dans les gouffres éternels de l’enfer. Alors l’eau et le feu purifieront la terre et consumeront toutes les oeuvres de l’orgueil des hommes, et tout sera renouvelé. Dieu sera servi et glorifié« …

La Très Sainte Vierge a terminé son discours en français : « Eh bien ! mes enfants, vous le ferez passer à tout MON peuple« .

Imprimatur et nihil obstat de Mgr Zola, évêque de Lecce, 15 novembre 1879.

http://jesusmarie.free.fr/apparitions_salette_secret.html

 

 

Le secret révélé par la Vierge Marie à La Salette,

remis au pape Pie IX le 18 juillet 1851,

a été retrouvé dans les archives de l’ex-Saint-Office.

 

Beaucoup ne cessent, notamment dans les milieux sédévacantistes, de citer le secret donné à Mélanie à La Salette par la Vierge Marie selon la version publiée en 1879 avec l’imprimatur de Mgr Zola, évêque de Lecce en Italie. Ce texte, qui est produit et reproduit, commenté et interprété souvent sans grande prudence, était jusqu’à il y a peu de temps, considéré comme conforme au secret écrit par Mélanie Calvat le 3 Juillet 1851 au couvent des sœurs de la Providence à Corenc. Or, même s’il convient d’écrire ceci en tremblant la vérité ayant cependant ses exigences, il n’en est rien, les deux versions diffèrent en quelques points importants, notamment au sujet de la prétendue « éclipse de l’Eglise ».

En effet, grâce à une récente découverte inattendue effectuée à Rome le 2 octobre 1999, les « secrets » révélés par la Vierge Marie aux deux bergers de La Salette remis au pape Pie IX le 18 juillet 1851 mais considérés comme perdus, ont été miraculeusement retrouvés dans les archives de l’ex-Saint-Office par l’abbé Michel Corteville. C’est une nouvelle merveilleuse et vraiment magnifique pour tous les pieux catholiques respectueux de l’apparition de La Salette, mais qui cependant fait apparaître une incontestable différence entre la version écrite par Mélanie en 1851 au lendemain de l’apparition, et le texte imprimé et diffusé à partir de 1879.

 

  1. Rappel des faits

Le 19 septembre 1846, la veille de la fête de Notre-Dame des Douleurs, alors qu’elle surveillait son troupeau avec Maximin GiraudMélanie Calvat, humble bergère du Dauphiné, vit apparaître la Vierge Marie en pleurs. Notre-Dame remit aux enfants un message destiné à être publié, et transmit à chacun d’eux un discours personnel sous la forme d’un « secret » à ne divulguer qu’à la plus haute autorité de l’Eglise, à savoir le Saint Père. L’évêque de Grenoble de l’époque, Mgr Philibert de Bruillard, institua des commissions chargées d’examiner les faits et de voir s’il s’agissait bien d’un événement surnaturel. Ainsi, dès le mois de décembre 1846 furent réunies les premières séances des commissions ecclésiales. L’une d’entre elles, qui était formée de professeurs du grand séminaire de Grenoble et de chanoines titulaires de l’évêché, conclura qu’un examen plus approfondi était indispensable avant que de formuler un jugement définitif.

Le 19 septembre 1846, Mélanie Calvat,humble bergère du Dauphiné, vit apparaître la Vierge Marie en pleurs.

De la sorte, de manière à approfondir les connaissances de l’Eglise sur les faits relatés par les deux bergers, Mélanie et Maximin, une nouvelle commission d’enquête, se réunit en plusieurs séances régulières, du mois de juillet au mois de septembre 1847,  commission présidée par deux experts très instruits sur le plan religieux, le Chanoine Orcel, supérieur du grand séminaire, et leChanoine Rousselot. Une conférence générale fut peu après organisée à la résidence de l’évêque de Grenoble, en sa présence, en décembre 1847, à laquelle assistèrent seize clercs, constituée des vicaires généraux du diocèse, des prêtres des  paroisses de Grenoble et des chanoines titulaires. A l’issue de cette conférence générale, et après examen attentif  du rapport détaillé et circonstancié des chanoines Rousselot et d’Orcel, la majorité des clercs admit l’authenticité de l’apparition.

  1. Première rédaction du secret de Mélanie en 1851

Malgré les conclusions positives de l’évêché de Grenoble, le cardinal de Bonald, archevêque de Lyon, restait sceptique et ne cachait pas ses doutes. Le Cardinal de Bonald, exigea donc que les enfants lui confiassent leur secret, en affirmant, en mentant un peu, qu’il avait un mandat officiel du Pape. Les enfants accédèrent à  sa demande, mais Mélanie, craintive et qui se remémorait les demandes de la Vierge Marie, exigea avec fermeté que son texte, après rédaction, soit mis sous enveloppe cachetée et directement  remis au souverain pontife. C’est sous cette condition que l’évêque de Grenoble envoya à Rome deux représentants, et que le texte des deux secrets privés fut transmis au pape Pie IX le 18 juillet 1851.

« L’apparition de la Sainte Vierge,

le 19 septembre 1846 à La Salette, porte en elle toutes les caractéristiques de la vérité… » (Mgr de Bruillard, évêque de Grenoble, 10 XI 1851).

Cette démarche produisit un effet immédiat, puisque Mgr de Bruillard, évêque de Grenoble, s’appuyant sur les observations du cardinal Lambruschini, Préfet de la Sacrée Congrégation des Rites, à Rome, signa le 18 septembre 1851, et publia le 10 novembre 1851 un document qui déclarait :

« Nous jugeons que l’apparition de la Sainte Vierge aux deux bergers, le 19 septembre 1846 dans la paroisse de La Salette, porte en elle toutes les caractéristiques de la vérité, et que les fidèles ont des raisons de la croire incontestable et certaine. » (Mgr de Bruillard, évêque de Grenoble, 10 novembre 1851).

Pourtant dès 1854, Mgr. Ginoulhiac avait  écrit, en raison de l’imagination qui commençait à s’emparer de l’esprit de Mélanie : « les prédictions qu’on prête à Mélanie… n’ont pas de fondement, elles sont sans importance par rapport au Fait de La Salette… elles sont postérieures à ce Fait et n’ont aucune liaison avec lui ». L’évêque proclamera ainsi, le 19 septembre 1855, sur la Sainte Montagne: « La mission des bergers est finie, celle de l’Église commence ».

 

 III. Vie de Mélanie Calvat

Après l’apparition de septembre 1846 à La Salette, Mélanie fut placée comme pensionnaire au couvent des Sœurs de la Providence à Corenc près de Grenoble, où la première enquête concernant l’apparition avait eu lieu. À l’âge de vingt ans, faisant preuve d’une fervente piété, elle entra en religion, devint postulante, et en octobre 1851, prit le voile sous le nom de sœur Marie de la Croix. Mais un incident survint, faisant suite à la disparition de Mgr de Bruillard en mai 1853, car au début de 1854, son successeur, refusa d’accorder à Mélanie l’autorisation de faire profession, ne la jugeant pas suffisamment mûre spirituellement. Mélanie protesta, et déclara que la véritable raison de ce refus était que l’évêque, dont les termes du secret et le message de l’apparition dérangeaient, cherchait à gagner la faveur du républicain Napoléon III, ce qui n’était pas faux.

Mélanie Calvat, en octobre 1851, prit le voile sous le nom de sœur Marie de la Croix.

 

  1. a) Sympathies monarchistes de Mélanie

 À la suite de cet injuste refus, Mélanie fut placée dans un couvent tenu par les Sœurs de la Charité, ne cachant pas, dans ses déclarations, qu’elle était victime des adversaires de l’Eglise et qu’un complot maçonnique visait à détruire la France catholique. Au moment où la France était divisée entre républicains et royalistes, Mélanie, qui répétait volontiers les paroles de la Vierge Marie et dénonçait la franc-maçonnerie, mettait en grandes difficultés une hiérarchie catholique qui cherchait le compromis, les sympathies ouvertement monarchistes de Mélanie, conféraient au culte de Notre-Dame de La Salette un sens éminemment politique.

Afin de soustraire Mélanie aux controverses politiques françaises, par la suggestion d’un prélat anglais, Mgr Newsham, on la  transféra au Carmel de Darlington en Angleterre, où elle arriva en 1855, y prononçant ses vœux temporaires en 1856. En 1858, Mélanie écrivit de nouveau au pape pour lui transmettre la partie du secret qu’elle avait été autorisée à révéler cette année-là, alors même que pendant son séjour à Darlington, elle parlait de toute une série d’événements étranges et de miracles qui devaient se produire sous peu et qui étonneraient. L’évêque du lieu lui défendit de parler en public de ces prophéties.

  1. b) Ecriture de la règle des « Apôtres des derniers temps » et de la seconde version du secret

A Castellamare di Stabia, en Italie, Mélanie écrit la règle de l’Ordre des fils de la Mère de Dieu ou « Apôtres des derniers temps ».

 

En 1860, libérée par le Saint-Père de son vœu de rester cloîtrée au Carmel, et afin qu’elle puisse poursuivre sa mission, revint sur le Continent, entrant, par les soins d’un jésuite, le Père Calage, dans la Congrégation des Sœurs de la Compassion à Marseille. Après bien des péripéties, étant allée à Céphalonie en Grèce dans un orphelinat, Mélanie revint chez les Sœurs de la Compassion un court moment, et en octobre 1864 fut admise comme novice. En 1867, pouvant officiellement quitter l’ordre, après un bref séjour à Corps et à La Salette, elle alla vivre à Castellamare di Stabia près de Naples où l’évêque local, Mgr Petagna, lui fit bon accueil. Elle y résida dix-sept ans, mettant par écrit son secret qui comprenait la règle d’un Ordre de la Mère de Dieu [1].

 

  1. Seconde rédaction du secret publié en 1879

Vers 1873 Mélanie mit de nouveau par écrit le message confié par la Vierge, avec l’imprimatur du Cardinal Sisto Riario Sforza, archevêque de Naples et avec l’approbation de Pie IX. Le message fut officiellement publié par Mélanie Calvat elle-même le 15 novembre 1879 et reçut l’imprimatur de Mgr Salvatore Luigi Zola, évêque de Lecce près de Naples, qui dans son diocèse avait protégé Mélanie et l’avait aidée. Le titre en était : L’Apparition de la Très Sainte Vierge sur la montagne de La Salette.

C’est à la suite de cette seconde publication du secret, que commença une controverse historique, sur la question de savoir exactement ce qui faisait partie du secret originel, et ce qui y avait été éventuellement ajouté par la suite par Mélanie selon sa libre inspiration.

Le livre qui publia la seconde rédaction du secret rédigé en 1879 : L’Apparition de la Très Sainte Vierge sur la montagne de La Salette, fut mis à l’Index par le Saint-Office.

 

C’est dans ce contexte qu’en 1880, l’évêque de Troyes dénonça au Saint-Office le livre de Mélanie qui avait pourtant reçu l’imprimatur de l’ordinaire de Lecce, (Imprimatur et nihil obstat de Mgr Zola, évêque de Lecce, 15 novembre 1879), et le cardinal Prospero Caterini, secrétaire du Saint-Office, répondit publiquement : « Le Saint-Office est mécontent de la publication de ce livre. Sa volonté expresse est que chaque exemplaire, qui a été mis en circulation soit, dans la mesure du possible, retiré des mains des fidèles » :

« Très Révérend Père, Votre lettre du 23 Juillet dernier relative à la vulgarisation de l’opuscule intitulé «L’Apparition de la Très Sainte Vierge sur la Montagne de La Salette», a été remise aux Éminentissimes Pères ensemble avec moi Inquisiteurs, lesquels ont trouvé bon de faire répondre à votre Paternité, qu’il n’a pas plu au Saint-Siège, que l’opuscule susdit ait été livré au public, et que, par conséquent c’est sa volonté que, là où ils ont été répandus, les exemplaires en soient, autant que possible, retirés des mains des fidèles. P. Card. CATERINI, Rome, le 8 Août 1880. »

Hannibal Marie Di Francia (1851-1927)

 

Peu après, le Vatican mit le livre à l’Index. Mélanie, chagriné et amère, s’installa à Cannes, puis à Châlons-sur-Saône, cherchant à créer une communauté avec le parrainage du chanoine de Brandt d’Amiens. Alors que tout se présentait au mieux, Mélanie se trouva en butte avec Mgr Perraud, l’évêque d’Autun, au sujet de l’héritage qu’on lui avait fait espérer pour aider à la constitution de cette fondation. Dépitée et triste, en 1892, Mélanie retourna à Lecce, en Italie, d’où elle se rendit à Messine en Sicile, à l’invitation d’Hannibale di Francia. Après quelques mois dans la région du Piémont, à Moncalieri près de Turin, elle fut invitée à s’installer dans l’Allier par l’abbé Gilbert Combe, curé de Diou, ou elle acheva une autobiographie, et en 1901, l’abbé Combe publia sa version du secret interdit de Melanie sous le titre : « Le Grand Coup avec sa date probable ». [2]

Mélanie, rapidement brouillée avec l’abbé Combe qu’elle accuse d’avoir voulu lui arracher les secrets qui faisait sa vie, visita une dernière fois la montagne sainte de La Salette avant de retourner ensuite à Altamura, près de Bari dans le sud de l’Italie, où elle mourut le 14 décembre 1904. Ses restes sont enterrés au pied d’une colonne de marbre avec un bas-relief représentant la Vierge Marie accueillant au Ciel la bergère de La Salette. Tout au long de sa vie si difficile et troublée, Mélanie Calvat, resta constamment fidèle à son premier témoignage. 

  1. Texte du secret authentique de La Salette rédigé par Mélanie en 1851

De la sorte, la polémique née des deux rédactions successives du secret de Mélanie, à plus de vingt-cinq ans de distance, ne cessa de diviser les catholiques pendant des décennies, nul n’étant en mesure de pouvoir confirmer, ou infirmer, la réalité des déclarations de la voyante de La Salette. Pourtant tout récemment, un événement, inattendu et extraordinaire, est venu apporter une lumière nouvelle sur ce débat, puisque effectuant des recherches à Rome le 2 octobre 1999, les « secrets » révélés par la Vierge Marie aux deux bergers de La Salette remis au pape Pie IX le 18 juillet 1851 mais considérés comme perdus, ont été miraculeusement retrouvés dans les archives de l’ex-Saint-Office par l’abbé Michel Corteville. [3]

Voici donc le texte du secret rédigé par Mélanie Calvat le 6 juillet 1851, remis à Pie IX dès le 18 juillet, tel que retrouvé miraculeusement à Rome :

 

TEXTE DU SECRET REDIGE PAR MELANIE EN 1851

J.M.J.

Secret que m’a donné la Sainte Vierge sur la Montagne de La Salette le 19 septembre 1846

Secr[e]t


« Mélanie, je vais vous dire quelque chose que vous ne direz à personne :
Le temps de la colère de Dieu est arrivé !
Si, lorsque vous aurez dit aux peuples ce que je vous ai dit tout à l’heure, et ce que je vous dirai de dire encore, si, après cela, ils ne se convertissent pas, (si on ne fait pas pénitence, et si on ne cesse de travailler le dimanche, et si on continue de blasphémer le Saint Nom de Dieu), en un mot, si la face de la terre ne change pas, Dieu va se venger contre le peuple ingrat et esclave du démon.
Mon Fils va faire éclater sa puissance!
Paris, cette ville souillée de toutes sortes de crimes, périra infailliblement.
Marseille sera détruite en peu de temps. [4]
Lorsque ces choses arriveront, le désordre sera complet sur la terre.
Le monde s’abandonnera à ses passions impies.
Le pape sera persécuté de toutes parts: on lui tirera dessus, on voudra le mettre à mort, mais on ne lui pourra rien, le Vicaire de Dieu triomphera encore cette fois[-là].
Les prêtres et les religieuses, et les vrais serviteurs de mon Fils seront persécutés, et plusieurs mourront pour la foi de Jésus-Christ.
Une famine règnera en même temps.
Après que toutes ces choses seront arrivées, beaucoup de personnes reconnaîtront la main de Dieu sur elles, se convertiront, et feront pénitence de leurs péchés.
Un grand roi montera sur le trône, et règnera pendant quelques années.
La religion refleurira et s’étendra par toute la terre et la fertilité sera grande, le monde content de ne manquer de rien recommencera ses désordres, abandonnera Dieu, et se livrera à ses passions criminelles.
Parmi les ministres de Dieu, et les Épouses de Jésus-Christ, il y en a qui se livreront au désordre, et c’est ce qu’il y aura de [plus] terrible.
Enfin, un enfer règnera sur la terre. Ce sera alors que l’Antéchrist naîtra d’une religieuse: mais malheur à elle ! Beaucoup de personnes croiront à lui, parce qu’il se dira venu du ciel, malheur à ceux qui le croiront ! Le temps n’est pas éloigné, il ne se passera pas deux fois 50 ans.
Mon enfant, vous ne direz pas ce que je viens de vous dire. (Vous ne le direz à personne, vous ne direz pas si vous devez le dire un jour, vous ne direz pas ce que cela regarde), enfin vous ne direz plus rien jusqu’à ce que je vous dise de le dire ! »

Je prie Notre Saint Père le Pape de me donner sa sainte bénédiction.

Mélanie Mathieu, bergère de La Salette

Grenoble 6 juillet 1851

J.M.J.+

Conclusion

Les paroles : « Rome perdra la foi… elle deviendra le siège de l’antéchrist… Il y aura une éclipse de l’Eglise », ne figurent pas dans le texte du secret révélé à Mélanie et remis à Pie IX en 1851 !

A présent, grâce à la récente découverte effectuée à Rome par l’abbé Corteville, qui est d’une importance considérable pour la connaissance de l’histoire de La Salette, les choses sont absolument claires montrant que les deux versions du secret révélé à Mélanie, celle rédigé en 1851 et celle de 1873, cette dernière publiée en 1879, avec l’imprimatur de Mgr Zola, évêque de Lecce, présentent des différences tout à fait notables, puisque les paroles que la Sainte Vierge aurait dites à Mélanie en 1846 : « Rome perdra la foi… elle deviendra le siège de l’antéchrist… Il y aura une éclipse de l’Eglise » [5], paroles qui font l’objet d’une reconnaissance et d’un respect quasi dévotionnel par les courants sédévacantistes en raison de leur caractère de « prophétie » qui aurait vocation à exposer la situation actuelle de l’Eglise,ne figurent absolument pas dans le texte initial et originel du secret révélé à Mélanie en 1846 !

Face à la lecture du secret authentique de 1851, nous voyons donc en quoi la position de l’Église, exprimée dans les années 1910 du temps du pontificat de saint Pie X, est juste et pleine de sagesse : « La Vierge Bénie confia à chacun des deux enfants un secret spécial. Ces deux secrets, que ni Mélanie ni Maximin ne se révélèrent jamais l’un à l’autre, furent envoyés par eux en 1851 à Pie IX sur le conseil de Mgr de Bruillard. On ne sait quelle impression ces révélations mystérieuses firent sur le pape, car il existe là-dessus deux versions diamétralement opposées. Le secret de Maximin reste inconnu, car il n’a jamais été publié. Celui de Mélanie a été inséré dans son entier dans la brochure qu’elle-même fit imprimer en 1879 à Lecce, en Italie, avec l’approbation de l’ordinaire du lieuUne vive controverse s’en est suivie pour savoir si le secret publié en 1879 était identique avec celui qui avait été communiqué à Pie IX en 1851 ou si, dans sa deuxième forme, il n’était pas tout simplement le travail de son imagination. La dernière opinion est celle de personnes qui sont convaincues qu’une distinction doit se faire entre deux Mélanie, la voyante innocente et simple de 1846 et la visionnaire de 1879, dont l’esprit avait été dérangé par la lecture de livres apocalyptiques et de la vie d’illuminatiComme Rome ne s’est pas prononcée, le conflit s’est prolongé entre les deux camps. La plupart des défenseurs du texte de 1879 ont subi la censure de leurs évêques. Maximin Giraud, après une vie malheureuse et errante, revint à Corps, son village natal où il mourut en odeur de sainteté le 1er mars 1875. Mélanie Calvat termina une vie qui n’avait pas été moins errante à Altamura en Italie le 15 décembre 1904. » (l’Encyclopedia Catholica, 1910).

Dans la version du secret transmise à Pie IX, la Vierge Marie rappelle qu’on ne pourra rien contre le Pape.

Nous rappellerons, pour ce qui nous concerne, et c’est une attitude qui nous semble devoir être respectée scrupuleusement par tous les fidèles catholiques, que sous le pontificat de Benoît XV, l’Église s’exprima au sujet du secret de Mélanie. Le pape publia un admonitum, (21 décembre 1915), c’est-à-dire un avertissement pontifical officiel, par lequel il reconnaissait les nombreuses versions du secret sous toutes ses formes et ses différentes versions (1851 et 1879), mais défendait aux fidèles ou au clergé de les étudier ou de les discuter sans la permission de leurs évêques, l’admonitum affirmant en outre que l’identique interdiction de l’Église publiée sous Léon XIII gardait et conservait également sa force contraignante. [6]

On constate donc que dans la version transmise à Pie IX, qui ne stipule strictement rien qui concernerait un Ordre et une Règle prétendument inspirés à appliquer après 1858,  bien loin de dire que « Rome perdra la foi », la Vierge Marie rappelle qu’on ne pourra rien contre le Pape. Nous rajouterons en outre, et ceci nous apparaît comme devant être sérieusement médité par ceux qui sont attentifs aux « signes des temps », que la récente découverte de Rome, mettant à jour la version authentique et originelle du secret remise à Pie IX en juillet 1851, représente, de par la révélation miraculeuse de ce document, un fait objectif incontestable, permettant à chacun de comparer les deux versions de 1851 et 1879, et d’examiner ce qu’elles ont de commun mais aussi de très différent, fait révélateur de l’absence dans les paroles de la Sainte Vierge Marie à La Salette, d’une quelconque idée « d’éclipse de l’Eglise ».

Et comme le dit la sentence scolastique : contra factum non datur argumentum !

Notes.

  1. Mélanie fit savoir hautement que l’apparition l’avait autorisée à donner elle-même à cet Ordre, baptisé également « les Apôtres des Derniers Temps», son nom,  sa règle en trente-trois articles et son habit. Quand l’évêque refusa de se plier à ses exigences, elle fit appel au pape qui lui accorda une entrevue. Elle fut reçue sur ce motif parLéon XIII en audience privée le 3 décembre 1878. Allusion aux Apôtres des derniers temps dans la seconde version du secret : « J’appelle les Apôtres des derniers temps, les fidèles disciples de Jésus-Christ qui ont vécu dans un mépris du monde et d’eux-mêmes, dans la pauvreté et dans l’humilité, dans le mépris et dans le silence, dans l’oraison et dans la mortification, dans la chasteté et dans l’union avec Dieu, dans la souffrance et inconnus du monde. Il est temps qu’ils sortent et viennent éclairer la terre. Allez, et montrez-vous comme mes enfants chéris ; je suis avec vous et en vous, pourvu que votre Foi soit la lumière qui vous éclaire dans ces jours de malheur. Que votre zèle vous rende comme des affamés pour la gloire et l’honneur de Jésus-Christ. Combattez, enfants de lumière, vous, petit nombre qui y voyez ; car voici le temps des temps, la fin des fins. » (Cf. Le secret de la Salette, écrit et daté par Mélanie à Castellamare, le 21 novembre 1878, Nihil obstat et Imprimatur Datum Lycii ex Curia Episcopi, die 15 nov. 1879, Carmelus Archus Cosma. Vicarius Generalis).
  2. Cet ouvrage de l’abbé Combe, fut réimpriméne varieturà Lyon en 1904, quelques mois avant la mort de Mélanie, ouvrage qui fut également mis à l’Index. En 1906 une autre des publications de l’abbé Combe, intitulée Le Secret de Mélanie et la Crise actuelle, fut à son tour mise à l’Index. Ces décisions de l’Église jetèrent un grand trouble dans l’esprit des catholiques, si bien que l’on fut obligé de préciser que le message originel confié à Maximin et Mélanie en 1846 était toujours approuvé et que l’interdiction ne visait que les derniers messages, et particulièrement l’édition de 1872-1873 où il était dit que « Rome perdrait la foi et deviendrait le siège de l’Antéchrist ». En octobre 1912, dans une déclaration publique en réponse à une requête du cardinal Louis Luçon, Albert Lepidi o.p., Maître du Sacré Palais, confirma cette approbation du message original de 1846.
  3. L’abbé Michel Corteville a soutenu une thèse de doctorat en théologie en 2000 à l’Angelicum, l’université pontificale des Dominicains à Rome. Cette thèse a été reprise dans un ouvrage publié par l’abbé Corteville sous le titre :Découverte du secret de La Salette, Fayard, 2002.
  4. Après avoir couché sur le papier son secret, on avait scellé et l’enveloppe a été portée à l’évêché. Mélanie, le jour suivant, disant qu’elle s’était mal exprimée au sujet des tragédies de Paris et Marseille, précisant : «elles semblent simultanées alors qu’elles sont successives », le chanoine Rousselot lui fit réécrire le secret, le 6 Juillet, et Monseigneur Bruillard lira le document avant de le sceller.
  5. La prétendue « éclipse de l’Eglise », dans la seconde version du secret rédigée par Mélanie, est ainsi décrite : « L’Église sera éclipsée, le monde sera dans la consternation.Mais voilà Énoch et Élie remplis de l’Esprit de Dieu ; ils prêcheront avec la force de Dieu, et les hommes de bonne volonté croiront en Dieu, et beaucoup d’âmes seront consolées ; ils feront de grands progrès par la vertu du Saint-Esprit et condamneront les erreurs diaboliques de l’antéchrist. » (Cf.Le secret de la Salette, version publiée en 1879). Par ailleurs Mélanie, dans cette seconde version du secret, soutient que Marie annonce la naissance de l’Antéchrist, du fuit des œuvres d’une religieuse hébraïque : «Ce sera pendant ce temps que naîtra l’antéchrist, d’une religieuse hébraïque, d’une fausse vierge qui aura communication avec le vieux serpent, le maître de l’impureté ; son père sera Ev. ; en naissant, il vomira des blasphèmes, il aura des dents ; en un mot ce sera le diable incarné ; il poussera des cris effrayants, il fera des prodiges, il ne se nourrira que d’impuretés. Il aura des frères qui, quoiqu’ils ne soient pas comme lui des démons incarnés, seront des enfants de mal ; à 12 ans, ils se feront remarquer par leurs vaillantes victoires qu’ils remporteront ; bientôt, ils seront chacun à la tête des armées, assistés par des légions de l’enfer. » (Ibid.)
  6. « Utrique insuper subiaceant sanctionibus latis tum a Leone PP. XIII per Constitutionem Officiorum ac munerum contra eos qui libros de rebus religiosis tractantes sine legitima Superiorum licentia publicant, cum ab Urbano VIII per decretum Sanctissimus Dominus Noster datum die 13 martii 1625 contra eos qui assertas revelationes sine Ordinariorum licentia vulgant. Hoc autem decretum devotionem non vetat erga Beatissimam Virginem sub titulo Reconciliatricis vulgo de la Salette nuncupatam. » (Suprema Sacra Congregatio S. Officii Decretum Circa Vulgo Dictum « Secret de La Salette», Datum Romae, ex Aedibus Sancti 0fficii, die 21 decembris 1915. Aloisius Castellano, S. R. et U. I. Notarius, in  Acta Apostolicae Sedis, 31 Décembre 1915).

Du site « La Question »